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Le besoin de faire plaisir: comment le dépasser

Dépasser le besoin de faire plaisir, c’est le sujet que j’ai envie d’aborder aujourd’hui.

En tant que personne hypersensible, il ne nous est pas toujours facile ou  évident de gérer notre propre nature et de faire, gérer les relations n’est pas chose facile. Nous sentir différents  signifie que les relations sont également plus difficiles. On se sent quelques fois ou souvent désavantagés face à l’autre hyper à l’aise qui gère comme un dieu.

Il arrive que l’on se sente moins respectés car de nature trop gentille, on nous marche souvent dessus.
Coco on peut tout lui demander elle ne dit jamais non, elle n’ose jamais être en compétition ou montrer ce qu’elle vaut, je sais qu’elle m’écoutera donc je déballe et le moment venu de l’écouter je dois partir.

Alors, quelques fois ou trop souvent on essaye de faire plaisir, pour s’intégrer.

Ce n’est pas une généralité mais en parlant avec d’autres hypersensibles, un bon nombre pratique cette technique inconsciente pour s’intégrer socialement.

 

Ressentez-vous ce besoin de faire plaisir?

Lorsque je pense au besoin de faire plaisir je visualise un pont. Un pont qui permet d’établir et maintenir une relation interpersonnelle avec d’autres personnes.  On peut mettre en place ce joli petit pont par le biais d’expériences partagées ou de liens flagrants. Comme par exemple les liens du sang, le fait d’être voisins, les activités scolaires ou de loisirs, les intérêts communs, le travail.

Les hypersensibles ont quelques fois des soucis avec ce pont interpersonnel  parce qu’en règle générale, les valeurs qui leur sont importantes, sont différentes des valeurs des autres personnes. Ils expérimentent et vivent différemment des autres. Alors il est plus difficile de partager et d’échanger, cela crée de la solitude. Mais pas par choix.

La faiblesse de ce pont est quelque chose avec laquelle nous devons vivre chaque jour. Nous devons y faire face en permanence. Elle est souvent source de vulnérabilité ou de sentiment de non appartenance ou d’une sensation de rejet.

avoir peur de ne pas être accepté

 

Etre différent(e) ne signifie pas ne pas être le bienvenu. Nous les humains avons cette fâcheuse tendance de sans cesse nous comparer aux autres. Pour nous rassurer ou pour nous sentir plus forts. Pour vérifier si nous sommes ou pas dans une espèce de norme. Et pour les hypersensibles, c’est un réel problème. Nous ne le faisons pas toujours de façon consciente, c’est devenu un automatisme.  Mais nous devons en être .

Nous devons nous poser et nous rendre compte que si nous espérons nous rapprocher de personnes qui sont radicalement à l’ opposé de nos valeurs il est fort probable que nous invitions de la souffrance et de la frustration dans nos vies.  Les gens ne  » deviendront » pas hypersensible à notre contact.

Nous pouvons améliorer notre vie sociale si nous émettons quelques réserves, si nous choisissons les bonnes personnes, celles avec lesquelles nos valeurs sont compatibles.

Etes-vous un people-pleaser?

Si la majorité des points ci-dessous vous parle,  vous l’êtes:

  1. Vous dites plus souvent oui que non.
  2. Vous ressentez/avez des difficultés à exprimer vos réels sentiments.
  3. Vous vous sentez dévastés lorsque quelqu’un ne vous aime/apprécie pas.
  4. Vous n’émettez pas un avis lorsque vous pensez que celui-ci ne plaira pas aux autres, qu’ils pourraient être en désaccord.
  5. Vous ressentez souvent la peur d’être rejeté et vous avez tendance à pendre la critique personnellement.

Quand arrive le besoin de faire plaisir?

Le besoin de faire plaisir fait ou refait surface lorsque nous essayons de nous intégrer dans un groupe qui est différent de nous et où nous voudrions avoir une place. Cela peut se passer dans le domaine professionnel ou privé.

Quelque soit la situation, le besoin de faire plaisir provient du fait que nous pensons que le fardeau du pont interpersonnel est à notre seule charge. Et qu’à moins que nous ne fassions un effort spécial, il ne peut exister de relation il ne peut exister de relation.
Dans ce type de situations,  être soi-même ne nous semble pas possible car nous avons peur d’être blessés , nous avons peur d’être rejetés. Nous pensons que nous devons être quelqu’un d’autre,  à la norme de la société pour survivre au niveau social.

Dépasser le besoin de faire plaisir

Le besoin de faire plaisir fait partie intégrante de la vie de certaines personnes. L’un ne va pas sans l’autre. Je faisais partie de ces personnes. Mais j’ai appris à vaincre ce besoin. Petit à petit.
Il me semblait nécessaire pour réussir à maintenir une vie sociale décente. Je disais oui à toutes les demandes: tu veux bien m’aider à refaire mon site? Tu veux bien m’aider pour mon blog? Pourrais-tu  mettre en contact avec une marque? Allez sois sympa et fais aussi quelque chose sur le prix pour mon amie ?

Au final cela était devenu chronophage, le temps et l’énergie passés  à vouloir faire plaisir me faisait perdre des clients également. Je me suis rendue compte que ce besoin de faire plaisir ne m’avait pas apporté de relations win-win, ou saines et équilibrées mais plutôt des relations parasites. Sans aucune valeur.

De plus,  faire plaisir m’a fait en quelques sortes rater plus de 9.000 euros, bah oui j’ai fait plaisir en 2015-2016 à raison de cette somme ( si je calcule combien j’aurais facturé au lieu de faire plaisir).  J’aurais pu emmener mes enfants en vacances, ce qui n’a pas été le cas.

Je suis convaincue, pour en avoir parlé avec d’autres personnes hypersensible, que ce besoin de faire plaisir est nuisible. Mais qu’il est récurrent, régulier.
vaincre le besoin de faire plaisir

 

Alors que pouvez-vous faire pour dépasser ce besoin de faire plaisir? 

Je vous propose dans un premier temps de vous poser certaines questions, sur votre façon de vivre, pour vérifier si vous pouvez mettre en oeuvre des actions qui pourront générer des changements positifs et vous procurer une sensation de sécurité sociale ou d’apaisement:

  • dans quel type de relation ressentez-vous souvent le besoin de faire plaisir ou de plaire? – Tenez de vous poser et analyser et notez .
  • de quelle façon suis-je dépendant d’autres et qui font que je ressente le besoin de faire plaisir? – Notez tous les types de dépendance ( courses, sorties, job)
  • quels sont les changements que je suis prêt(e) à faire pour réduire ce besoin de faire plaisir? Réduire le nombre de relations que j’ai listées plus haut et qui induisent ce besoin?
  • si je ne peux pas réduire mes besoins, puis-je trouver une alternative qui augmentent le respect que j’ai pour moi-même?
  • puis-je moi-même créer ce dont j’ai besoin au lieu de le chercher auprès de tierces personnes?- Si oui quoi, quand, comment, avec quelle aide?
  • pouvez-vous demander  aux personnes avec lesquelles vous entretenez des relations des services pour ne pas vous sentir dans une relation perdant/gagnant? Si pas, es-ce envisageable de penser à émettre des souhaits?

Il suffit quelques fois de se poser, de réfléchir pour mettre en place de petites actions qui permettent de changer certains de nos comportements. Pour ré-équilibrer les relations que nous avons, pour les rendre plus saines et moins frustrantes, dans le respect de notre personne.

Ce besoin de faire plaisir est fortement ancré en nous et il ne sera pas possible de le faire disparaître par un simple coup de baguette magique. Cela prend du temps.

De plus, cela ne signifie pas que ré-équilibrer la balance veuille dire que vus ne pouvez plus faire plaisir à personne. Il faut cependant reconnaître l’envie de faire plaisir par  » plaisir » sain, parce qu’on aime la personne. Plutôt que de faire plaisir simplement parce que l’autre  envie que vous le fassiez, ou parce que vous avez peur d’ être rejeté(e) si vous ne fait pas ce que l’on vous demande. Apprendre  à différencier les deux est un très beau et grand pas vers un meilleur sentiment de bien-être.

Voici quelques conseils plus concrets à appliquer afin de ré-équilibrer la balance:

  • Vous pouvez satisfaire votre besoin de faire plaisir en réalisant de petites actions qui ne sont pas chronophages en temps,ni en énergie. Qui ne vous dévient pas vers une action qui ne sera pas win-win pour vous. Et qui ne vous dévient pas de ce qui est prioritaire.
  • Apprendre à croire que les personnes qui  comptent pour vous, vous acceptent pour la personne que vous êtes et non pas pour ce que vous faites pour elles.
  • Ne pas dire oui tout de suite. Laissez-vous le temps de réfléchir seuls, sans pression. Demandez à la personne d’attendre que vous reveniez vers elle: Je suis assez occupé(e), laisses moi revenir vers toi lorsque j’aurai vérifié mon agenda. Je vais y réfléchir, laisses-moi revenir vers toi.  Apprenez de cette façon à dire non.  Mais attention de ne pas transformer cette opportunité de dire non en une opportunité d’éviter.
  • Ne culpabilisez pas de dire non et ne vus justifiez pas dans de longs discours.  Vous pouvez écourter en disant simplement: J’aurais aimé pouvoir t’aider mais dans ce cas prévis, c’est impossible. Ne commencez pas pas à dire que non mais parce qu’en fait, ceci, cela. Bref, précis.
  • Ne passez pas du besoin de faire plaisir à la personne malpolie qui dit non sans politesse parce que frustrée de ne pas avoir pu satisfaire cet instinct de people-pleaser.
  • Apprenez à exprimer vos sentiments et vos priorités avec vos amis. Apprenez à dire que vous n’aimez pas lorsque vous n’ aimez pas, tout en étant posé(e). Vous avez le droit à la parole, vous avez le droit de ne pas être d’accord.
  • N’ayez pas peur de devenir égoïste, cela ne vous arrivera pas. Vous pouvez dire non et vous focaliser sur vos besoins sans devenir égoïste.
  • Acceptez le fait que vous ne devez pas aimer et apprécier tout le monde et que tout le monde ne vous appréciera ou aimera pas.

Si vous avez ensuite envie d’aller plus loin, lorsque vous vous sentez prêt(e)

Comprendre d’où provient ce besoin de faire plaisir

Posez une vue rétrospective sur votre vie et tentez d’identifier la première fois où vous avez ressenti ce besoin.  Et où vous avez cédé pour la première fois.  Comment vous est venue cette idée de vous accommoder des envies de l’autres plutôt que de vous focaliser sur vos propres besoins.

Prêtez une attention particulière aux mauvaises sensations: si vous sentez en colère, frustré(e), triste après une interaction avec quelqu’un, posez vous la question: avez-vous contribué à ce sentiment en faisant plaisir ou pas.  Avez-vous juste dit oui pour faire plaisir en sachant que cela ne vous ferait pas plaisir à vous? Avez-vous menti pour faire plaisir à l’autre?

Cette habitude de faire plaisir est souvent tellement ancrée qu’on ne se rend pas compte des mécanismes que l’on a créés tout autour.  Mais si vous ressentez une émotion ou sensation négative juste après, c’est que vous avez dépassé les bornes, les limites à ne pas franchir. Votre subconscient et votre corps agissent ensemble pour vous le faire comprendre.

J’espère que cet article vous permettra de vous poser, de réfléchir, de mettre en place des petites actions, qui petit à petit vous permettront de venir à bout de ce besoin maladif de faire plaisir. Vous êtes une belle personne, être vous-même suffit amplement à ce que l’on vous apprécie.
Soyez bienveillant(e) envers vous-même, prenez soin de vous.

Si vous avez d’autres astuces pour vaincre le besoin de faire plaisir, n’hésitez pas à nous les partager en commentaire. Si vous avez des questions, j’y répondrai avec plaisir!

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3 Commentaires

  1. Delphine
    8 février 2017 / 8 h 22 min

    Magnifique article. Merci !

    • corinne
      27 février 2017 / 19 h 33 min

      Merci Delphine, je suis ravie que cela vous plaise.Au plaisir de vous lire.

  2. chelly
    21 janvier 2018 / 9 h 28 min

    Merci bcp pour cet article et pour tes articles en général 🙂 je viens de découvrir ton blog et il est super! je me retrouve dans bcp de points et c’est génial d’avoir des pistes sur lesquelles bosser car ce n’est pas tjs évident de survivre dans ce monde en tant qu’hyper sensible… bonne continuation à toi!

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