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Faire taire sa sensibilité

Faire taire sa sensibilité ou la laisser en exergue, les hypersensibles connaissent ce débat…Lorsque j’ai quelques secondes de  » vide' » j’ai cette fâcheuse habitude de saisir mon téléphone portable telle une droguée et m’y accrocher, lire ce qui passe dans mon fil d’actualités. Que ce soit en attente au bureau de la poste, dans une salle d’attente. Bref tout moment disponible y passe en public. Pourquoi? Pour faire taire ma sensibilité. Si, je vous jure….
Je rentre en mode auto-pilote pour éviter des pensées de surgir, éviter un contact visuel avec une personne que je ne connais pas. Comme si le fait de rester  » occupée » permettait de faire taire mes émotions.

 

Eviter sa sensibilité?

Ok je sais que ce n’est pas vraiment qualitatif d’ essayer de faire taire mon humanité mais je suis certaine que certains d’entre vous vivent la même chose que moi. Nous avons que ce n’est pas utile de faire l’action que nous faisons mais c’est plus fort que nous. C’est comme manger sans avoir faim en gros. Le faites-vous également? Une action ou plusieurs qui vous permettent d’éviter de ressentir des émotions intenses pour ne pas devoir y faire face?

Pourquoi faire taire sa sensibilité?

Nous les hypersensibles ressentons la vie intensément. Et cela peut vite devenir envahissant et très fatigant. Le contact visuel avec une personne inconnue, le fait de devoir téléphoner pour un truc méga nécessaire mais avoir peur de le faire et reporter pour éviter le contact.Ou encore rester debout dans un train pour ne pas que la personne à côté assise vous vole votre espace personnel si précieux. Vous rendre dans une fête où vous connaissez peu de gens ou pas du tout. Débuter un nouveau travail.
J’avoue que de mon côté il y a des petits détails qui me gênent dans la vie de tous les jours et qui ont tendance à me bouffer, j’ai du mal à gérer. Du coup je fais l’ autruche je le sais, j’évite mais c’est pour « mon bien ».  Il y a des jours où je me sens encore plus à fleur de peau qu’en règle générale, ce sont des jours où: je ne sors pas, je ne contacte presque personne sauf pour ce qui est réellement nécessaire, je n’écoute pas de musique pour ne pas être submergée par une émotion et la télévision je l’envoie au diable aussi, je ne lis rien d’humain et je reste dans le technique chiant. Je tente une sieste vaine en journée pour faire passer le temps. Bref je me coupe du monde. C’est un mécanisme de défense et d’auto-protection que j’ai mis en place lorsque je suis en mode gros coeur spongieux sur pattes. Je sais très bien que faire taire sa sensibilité n’est peut-être pas efficace mais c’est une solution comme un autre à une nécessité.

doper sa sensibilité

Ne pas ressentir la sensibilité comme un piège

Ne pas ressentir la sensibilité comme un piège, voilà mon but ultime. Je sais que je rate certainement des moments méga enrichissants, marrants et sincères. Peut-être même des moments qui pourraient changer ma vie lorsque je tente de faire taire ma sensibilité accrue. J’aimerais trouver un équilibre me permettant d’avoir un monde intérieur riche comme il l’est et l’a toujours été sans trop de stimulation.

Jusqu’à présent je n’ai pas trouvé de solution miracle à part tenter de sortir de ma zone de confort pour tâter le monde petit à petit, à ma vitesse sans me mettre en danger. Un non hypersensible trouvera que le fait de parler à la caissière du supermarché est inutile et facile, mais pour moi c’est une épreuve. D’ailleurs les commerçants que je connais me disent maintenant: mais en fait vous avez une jolie voix …je ne sais pas à vous de juger mais en tout cas effectivement je fais un effort pour te parler 🙂 Je me dis que peut-être en prenant confiance dans le monde qui m’entoure je serai capable dans quelques mois ou années de mieux équilibrer mes émotions. Malgré tout je ressens ce que je peux dire et avec qui, les personnes fermées au dialogue où celles qui sont à l’écoute et dans une bonne condition d’humeur.
En 2015 j’ai même participé à quelques events pour blogueuses pour tenter de franchir certains caps, certaines choses ont fonctionné, d’autres pas….Je tente de ne plus fuir autant mais ce n’est pas encore tout à fait gagné. Cependant je tente de ne plus culpabiliser lorsque je rentre dans ce mécanisme d’auto-défense. Je me dis qu’un ratage donnera lieu à d’autres opportunité de me rattraper. Je me suis donnée l’autorisation de prendre le temps.

Je tente également de me focaliser sur un seul sujet et ne plus divaguer pendant des heures sur des pensées inutiles qui arrivent telle une tempête. Chose pénible mais avec de la pratique je m’améliore petit à petit

Je me dis aussi que malgré tout je ne suis pas une cause si désespérée lorsque j’entend que d’autres hypersensibles tentent de faire abstraction de leur trop grande sensibilité et ce qui en découle en prenant de la drogue ou des somnifères pour dormir toute la journée, et j’en passe.

Aujourd’hui il m’arrive encore de penser que faire taire sa sensibilité est un outil d’auto-protection mais je ne l’utilise plus autant, je tente de choisir les moments adéquats.

Ce qui m’intéresse maintenant est de savoir si vous arrivez en tant qu’ hypersensible à vous connecter au monde sans que cela ne soit trop éreintant et prenant, si vous arrivez à réduire cette sensibilité en prenant des risques mais tout en restant dans une zone de sécurité? Racontez-moi tout ça en commentaire! 

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5 Commentaires

  1. 17 janvier 2016 / 12 h 59 min

    Très joli témoignage 🙂
    Je ne pense pas être hypersensible seulement il m’arrive souvent d’avoir envie et besoin de couper tout lien avec le monde extérieur…alors je me plonge dans un bon roman, je me lance dans un marathon série et surtout je ne réponds pas au téléphone, je n’ouvre pas les volets, je reste chez moi, dans mon cocon pour me ressourcer et juste reprendre des forces :).

  2. 17 janvier 2016 / 13 h 43 min

    Waouw! J’ai l’impression de me lire! Je suis moi-même hypersensible et c’est très difficile à gérer! Il suffit d’avoir passé une mauvaise nuit pour que je prenne tout comme si j’étais en alerte voire en danger! Comme toi, je passe bcp de temps collée à mon GSM ou à mes écouteurs pour me créer ma bulle! Et quand c’est vraiment fort, je me passe des dessins animés sans queue ni tete ou Shrek!
    Comme toi, je fais les choses petit à petit désormais! Je culpabilisais ou me sentais folle de ne pas faire ceci ou cela… Mais au final, tant pis! Je vais à mon rythme! Ici, je suis en plein travail avec ma psy pour juste réussir à côtoyer des gens sans avoir l’impression de déranger et gérer toutes ces émotions quand je suis avec du monde! Cela peut paraître fou, on pourrait même s’en moquer mais maintenant je l’accepte.
    Mais pour plein de choses, je ne le regrette pas! Ca m’a permis de garder mon âme d’enfant, de développer bcp de talents manuels qui demandent du temps, les personnes qui me sont proches le sont réellement et dès que qqun va mal, je le perçois directement 🙂

  3. 27 janvier 2016 / 15 h 39 min

    je lis ce billet, alors que je suis dans un moment d’intense besoin de « faire taire ma sensibilité », oui j’utilise des moyens similaires à ceux que tu décrits, je ne mets aucune musique, ni la télé, ni même prendre le pc ou le téléphone pour en fait me refermer complètement sur moi. je sais que ce n’est pas bon, je sais que c’est une forme de protection contre la vie qui me dépasse en ce moment pour plein de raisons. Je me dis comme toi que ces moments d’erreurs seront positifs un jour, et que grâce à cela, j’avancerai autrement.
    Voilà, c’est un peu confus, mais ça fait 2h que je n’ai pas ouvert le pc et j’avais ton billet en attente à commenter 😉
    merci pour ce blog que tu as créé, j’espère oser laisser des petits commentaires aussi souvent que je le pourrais 🙂

    • corinne
      2 février 2016 / 0 h 12 min

      Coucou petite plume, se protéger cela est aussi important 🙂 j’espère te lire sur le blog bientôt

      • Drancourt
        8 juillet 2021 / 19 h 52 min

        Merci beaucoup pour ton article. Je me retrouve complètement. J’ai parfois peur de mes pensées et de mes longues questions existentielles accompagnées bien sûr d’émotions très fortes parfois de tristesse, de colère et d’indignation.
        Dans ces cas là je me mets sur les réseaux sociaux à regarder des stories debiles de personnalités publics débiles ou à parcourir mon fil d’actualité. Pareil dans les transports pour me mettre dans ma bulle. J’ai un système d’auto défense assez poussé depuis plusieurs années. Il faut que j’arrive à accueillir ma sensibilité dans un endroit secure comme la nature par exemple. La musique me fait beaucoup de bien et je m’autorise à pleurer sur une belle chanson pleine d’émotion ou parfois mais plus rare grâce à un beau film. Ça me soulage de pleurer, c’est un trop plein d’émotion de pleins de choses que je ne comprends pas encore. C’est dur de s’analyser de comprendre ce que l’on ressent. Je fais une psychothérapie depuis 6mois et cela commence à payer.
        Dans mon enfance il fallait refouler ses émotions, je n’étais pas vraiment écouté ni comprises. C’était celui qui crié le plus fort qui se faisait entendre. Pour ma mère pleurer est une faiblesse donc pas évident. Je me suis mise après dans un métier pas du tout adapté aux hypersensibles : le commerce. J’étais commerciale dans l’informatique pendant 8 ans et oui voyez vous je ne savez pas que j’étais hypersensible moi je voulais être une business woman solide forte dure en négociation. J’ai complètement ignoré ma vraie nature. Forcément un jour ça ne pouvait plus durer! Aujourd’hui j’ai 31 ans et j’envisage de reprendre mes études pour devenir ergothérapeute. J’ai encore un long chemin devant moi et de travaille sur la connaissance de moi même et des autres. Surtout je me suis aperçue que je n’étais pas tolérante avec ceux qui fonctionnent différemment de moi. Je ne l’ai comprend pas et ils ne me comprennent pas. Ce qui me mets particulièrement en colère et ravive ma blessure de rejet. Cela va demander de travailler mon relationnel pour un avenir plus serein. Et accepter mon hypersensibilité et la laisser s’exprimer d’une belle manière.
        Courage à vous tous !

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