Accueil » Pervers narcissique: ce n’est pas une histoire d’amour

Pervers narcissique: ce n’est pas une histoire d’amour

Dans les contes de fées, tout commence toujours par  » Il était une fois  » et les histoires se terminent le plus souvent par  » et ils vécurent heureux pour toujours ». Mais dans la vie réelle, cela se passe quelques fois tout autrement…pour vivre heureux pour toujours, quelques personnes passent avant par le jeu de la roulette russe…

Il était une fois, sa tendresse qui m’ enveloppait et ses doigts qui caressaient le contour de mon tatouage, pendant que ses lèvres effleuraient le lobe de mon oreille.  La plupart des histoires d’amour commencent par un baiser, mais celle-ci a débuté avec un masque bien imaginé et construit. Un masque qui au final tente de vous faire mourir  à petit feu… Un début d’histoire qui a comme moyen de communication le sexe, où votre médicament sont ses paroles et où se jouera plus tard un jeu pervers de roulette russe des sentiments.

Il attache ses mots de réconfort autour de vous comme le fait un corset, il vous fait croire que vous êtes son âme soeur. Il vous parle de combien il a été blessé par sa dernière relation, de comment elle l’a trahie. Vous apprendrez malheureusement bien trop tard que c’était en fait elle, sa victime. Il est cette personne capable des meilleures performances en matière de comédie, une performance d’ innocente bonté envers vous, d’illusion de bienveillance à votre égard.  Cette personne qui en présence d’autrui se montre comme étant un compagnon de vie parfait, aux petits soins pour vous.
Prétendant qu’il n’a jamais été aussi heureux et comblé que depuis que vous êtes rentrée dans sa vie.

Le véritable moment de départ de cette relation perverse est lorsqu’il vous fait croire qu’il fait de vous le centre de sa vie,  en dépit de ses propres besoins. Un peu comme le ferait un chasseur lorsqu’il début sa partie de chasse. Car les prédateurs gardent leur proie en ligne de mire , le pervers narcissique fait de même. Lorsqu’il se prépare à vous détruire à petit feu, après vous avoir fait croire que vous étiez son véritable amour…

Le temps passé dans ses bras rassurants ont fait de vous une personne moins faible. Les mois passants, lui vous laissant de moins en moins d’espace. Il réduit vos sorties, vous fait croire que les amis que vous cotoyez ne sont pas des personnes ayant une bonne influence sur vous. Vous l’aimez tellement et il vous a tellement aidé que cela vous semble logique. Vous vous éloignez de vos amis et de vos connaissances car la seule chose qui vous fait sentir heureuse et belle ce sont ses bras vous enveloppant d’amour et son regard posé sur vous qui vous fait sentir exceptionnelle. Vous en venez à aimer ce cloisonnement dans votre petit cocon où il n’y a que lui et vous. A un point où vous ne ressentez plus le besoin d’ autre chose que lui…Vous aimez ce calme, ce cocon, cette zone bien douillette. Les mois passent et se ressemblent tous.  Jusqu’à la première explosion.

La première explosion, celle qui vous arrive en pleine gueule comme un coup de feu tiré dans le noir lorsque vous dormez paisiblement. Cellequi surprend et qui fait peur. Une explosion qu’il n’est pas possible de comprendre. Un épisode qui semble être un cauchemar passager logé dans un fond de rêve. Le masque commence à tomber car à force vous avez repris des forces et vous commencez doucement à vouloir prendre part à ce couple et y prendre des décisions, vous donnez votre avis. Et ce regain soudain de personnalité vous fait changer, et  à ses yeux, la proie pourraient bien s’échapper. A ce moment de la première explosion, vous ne vous rendez pas encore compte de l’ étendue des dégâts et du cauchemar qui va se jouer dans votre vie. la tempête est proche, mais vous rationalisez et tentez de vous convaincre que cet épisode violent psychologiquement n’était qu’un épisode passager.  Vous minimisez.Vous casez  ce jour dans la catégorie  » mauvais jour ».  Mais la descente aux enfers a déjà commencé et vous allez en subir les conséquences.

j'ai découvert qu'il est pervers narcissuque

Il commence à vous dire sans cesse que vous devriez avoir de la chance que quelqu’un comme lui s’ intéresse à vous, malgré vos erreurs passées. Que vous devriez vous rendre compte que s’il ne vous avait pas prise sous son aile vous seriez probablement morte ou dans un état proche de la mort. Il vous montre combien vous êtes faible sans lui, il commence  à  vous nier. A prendre les décisions sans vous. Créant chez vous un manque, le manque de cette belle personne qui vous a relevée et qui vous a aimée telle que vous étiez.  Il s’amuse à créer des nouvelles formes de torture mentale qu’il expérimente sur vous. Dans le but de vous détruire, afin d’ensuite vous relever avec son amour et sa protection.  Pour qu’ensuite vous soyez à nouveau capable de voir ce qu’il est, décidant de tout claquer… il vous casse et reprend son jeu dangereux. Celui pire qu’une roulette russe. Sauf que la roulette russe à un moment vous libère de la torture….

Il continue de tisser une réalité en demi-ton dans laquelle vous évoluez, dans laquelle vous arrivez même  douter de votre petit  voix intérieure, celle de l’instinct de survie qui vous dicte pourtant de fuir. Mais que vous n’écoutez pas car on vous a formatée et reprogrammée. Il vous fait croire que vos talents n’en sont pas, que vous êtes en fait nulle et vous arrêtez d’ écrire car vous pensez qu’au final vous écrivez de la merde…Il transforme votre compassion en naïveté. Tout ce qui se passe mal devient de votre faute à vous. Votre identité est telle une roche au bord de l’océan, elle s’ érode lentement mais certainement. Votre identité, votre force intérieure, votre mémoire et surtout votre confiance en vous. Tout se fait la malle…

Pour le pervers narcissique, l’amour n’en est pas tant qu’il n’a pas les mêmes effets que la cocaïne. Tant qu’il n’est pas puissant et dévastateur.  Tant qu’il n’est pas devenu une drogue qui vous coupe de la réalité. Tant qu’il ne vous voit pas debout au bord du précipice. Sauf que certaines personnes ont une telle force intérieur ou un tellement puissant instinct de survie, que petit à petit, elles désirent une autre vie. Elles se réveillent doucement. Alors il tente à nouveau de vous détruire pour que vous soyez faible et sans défense. Pour que vous restiez et lorsque vous restez il redevient ce masque aimant et protecteur?

Et cela vous rend folle, vous culpabilisez d’ avoir pu penser qu’il est ce qu’il est. Vous vous demandez si au final, ce n’est pas vous qui êtes malade. Et là…. c’est à ce moment là que soit vous basculez et vous vous enfoncez à jamais. Soit un regain de lucidité fait surface et vous pousse à vous éloigner pour survivre. Vous vous rendez compte dans un moment déclic qu’il est un mélange savant de poison infect et en même temps le remède à son propre poison…

Chaque tentative de désintoxication est une épreuve car vous avez été tellement induite, reprogrammée que les premières tentative sont maladroites. Avec sa grande intelligence il arrive à retourner les situations et arrive à vous refaire plonger. Vous en venez quelques fois  à perdre espoir, à chaque rechute et vous arrivez encore à apprécier les moments  » conte de fée » qu’il vous propose lorsque vous retournez vous blottir dans ses bras.  Ensuite pendant les moments de lucidité, vous devez être plus maligne. Vous tentez de vous échapper en tentant de le manipuler, lui faire croire que vous êtes subjuguée par lui alors que vous préparez votre fuite. Vous mentez.

Parce que vous savez que c’est le seul moyen d’échapper à son jeu pervers. Vous arrivez tant bien que mal à l’heure fatidique de minuit. Vous décidez de courir loin de lui sans demander votre reste. Vous laissez vos chaussures de verre qui vous tenaient liées à lui et vous courrez. Vous vous enfuyez loin avec la peur au ventre. La peur tout court. De ne pas y arriver parce qu’on vous a conditionnée à le penser. A avoir peur qu’on ne vous accepte plus dans la vraie vie, parce qu’on vous a conditionnée à penser que vous n’êtes pas une personne à laquelle on peut s’ intéresser. Le chasseur voit sa proie s’enfuir, la gardant en ligne de mire et vous avez peur qu’il vous poursuive. Vous avez peur de retomber dans ses filets. Le conte de fée pourri prend fin. Votre cocon explose, vous êtes larguée, dans l’inconnu et vous avez peur. Vous êtes totalement perdue et vous savez que vous êtes à nouveau la proie parfaite pour un autre chasseur.

Vous vous remémorez tous les moments de votre relation avec lui. Vous vous demandez si les hauts ne supplantaient pas les bas vécus. Vous vous demandez si vous avez pris la bonne décision.  Vous venez au fur et à mesure des jours à avoir peur de tout mot gentil. De tout moment tendre, vous avez peur de retomber dans les filet d’un autre chasseur. Vous avez peur de la normalité, de la compassion, de la tendresse, de l’amour. Vous refoulez les émotions, vous les niez, vous les rejetez avec force.

Comme tout chasseur il reste là, à tenter de vous récupérer. Vous vous sentez épiée, vous avez peur. Vous vous isolez. Et puis il devient violent, il s’en prend à vous pendant une sortie pour aller récupérer de quoi manger. Il vous dit des choses pour vous détruire alors que vous l’êtes déjà. Il vous fait croire que vous êtes vous-même la source de votre malheur. Et le cauchemar continue, son ombre derrière vous…Et puis vous vous dites petit  à petit que sans lui vous n’avez plus de haut et de bas, vous êtes juste au plus bas. Au fond du gouffre parce que vous n’osez parler de ce qui vous arrive à personne. Car lui se positionne en victime, il se montre comme toujours sous son plus beau jour en public…Votre corps qui un jour a été son refuge est devenu pour lui un sujet de mensonges. Il vous dévalue en public. Le silence reste la meilleure attaque à ses attaques cruelles.

C’est la fin d’un conte de fée pervers et cruel lorsque vous reprenez le dessus et cela peut prendre des années. Lorsque vous arrivez à re-vivre un peu. Lorsque vous arrivez à voir la vie à nouveau telle qu’elle l’est. Une source de bien-être. La fin de ce conte de fées pervers vient de vous, de votre force et de votre détermination à survivre. Lorsque qu’au plus profond de vous, vous avez décidé de jouer et de gagner la partie. Lorsque vous avez décidez qu’il perdrait la sienne, lorsque vous avez décidé de vous choisir vous. Lorsque vous avez décidé de vous aimer.

Ceci est un autre type d’ histoire d’amour où la fin ne repose pas sur un prince charmant. C’est plutôt le type d’histoire d’amour qui repose sur votre éveil profond à la vie… Nous les hypersensibles sommes des proies qu’aiment les pervers narcissiques….soyez vigilant(es).

Partager:

2 Commentaires

  1. Frederic
    16 août 2016 / 14 h 39 min

    Très juste. Mais il y a un truc que je trouve malsain, c’est le genre uniquement masculin du pervers. A aucun moment on laisse la possibilité que le pervers soit une femme et la victime un homme, ou du même sexe… Ce qui est à mon sens assez grave si l’on veut combattre cela.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.